Héberger des exilés le temps d’un week end

Sophie Djigo, co-fondatrice du collectif Migraction59 répartit les exilés dans des familles.

Par Pauline Moyer. Ils tentent de passer en Grande Bretagne et vivent dans les bois, dans les camps, à Calais ou Grande Synthe. Un quotidien stressant, souvent violent, sur la route migratoire. A Lille, un collectif citoyen et militant, Migraction59, propose des week- ends de répit. Grâce à des chauffeurs bénévoles et des familles volontaires, les exilés peuvent se reposer. Quelques heures à l’abri. Dormir sans crainte. Prendre une douche. Avant de repartir.

Une cinquantaine d’exilés chaque week-end

« C’est une étape, ça permet de les soutenir dans leur résistance » explique Sophie Djigo, co-fondatrice du collectif créé en 2018.  » Cette action a été mise en place », explique la jeune femme très engagée, « pour soutenir les personnes confrontées à de la violence d’Etat par des moyens non-violents. »

Chaque week-end, une équipe se rend à Calais, sur un lieu de rendez-vous situé en périphérie des zones de campement, et chaque semaine, environ 120 personnes souhaitent bénéficier de l’accueil. Grâce aux familles volontaires, en moyenne, cinquante personnes sont hébergées chaque week-end. Un roulement est organisé pour que chacun puisse se reposer un week-end par mois, au minimum.

Un accompagnement des familles

Quand une famille souhaite accueillir quelqu’un, un accompagnement personnalisé est proposé afin d’expliquer l’organisation de l’accueil, et renseigner les volontaires sur une « charte d’accueil » qui comprend les valeurs de Migraction59.

Des conseils pratiques sont rappelés comme par exemple « penser à avoir des linges propres, acheter des brosses à dents, ou préparer une chambre ». explique Sophie Djigo. Après l’accueil, l’accompagnement se concentre sur un plan émotionnel. Régulièrement, des « temps communs » sont organisés pour échanger autour de cet accueil et des départs vers les camps. « C’est important de ne pas laisser les familles seules et de leur apporter un cadre rassurant. » insiste Sophie Djigo.

2500 bénévoles

En tout, ce sont 450 membres actifs et 2500 bénévoles qui permettent ces week-end de répit. En parallèle, Migraction59 se bat pour développer le cadre légal autour de l’accueil des réfugiés, ils travaillent actuellement sur la mise en place d’une « charte des communes hospitalières » pour engager les élus locaux dans leur action.

Pour contacter migraction59, une page facebook et une adresse mail : migraction59@hotmail.

Deux jeunes apprécient un week end de partage et de détente.

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