Les éco-quartiers proposent un urbanisme plus vertueux. Exemple à Lille

Par Olga Poyet. À Lille, l’éco-quartier des Rives de la Haute-Deûle vient d’être labellisé « étape 4 », autrement dit « Écoquartier confirmé » par le ministère de la Transition écologique. C’est une première dans les Hauts de France. Face à une urbanisation qui s’accélère, les éco-quartiers apportent des réponses aux enjeux contemporains de développement durable. C’est une idée ancienne qui prend de l’ampleur.

Le modèle du quartier Vauban à Fribourg

Il y a quarante ans déjà, les premiers éco-quartiers étaient pensés par des communautés de militants écologistes. À partir des années 90, l’implication des collectivités pour le développement durable est plus importante. Parmi les réalisations exemplaires, on trouve celle du quartier Vauban, à Fribourg, en Allemagne. Avec ses façades colorées et sa végétation qui s’immisce un peu partout, c’est le premier éco-quartier du monde à voir le jour en 1996. L’initiative est citoyenne. Un groupe d’activistes décide d’occuper les bâtiments de l’ancienne caserne Vauban, délaissée par les militaires après la chute du mur de Berlin. Ils s’opposent à tout projet de spéculation immobilière. Aujourd’hui, ce quartier est un petit paradis pour ses habitants et une source d’inspiration pour les urbanistes du monde entier.

En France, une labellisation depuis 2010

En France, l’adoption de la loi Grenelle II en 2010 énonce des mesures en matière d’urbanisme : « l’État encouragera la réalisation, par les collectivités territoriales, d’opérations exemplaires d’aménagement durable des territoires ». L’éco-quartier devient alors une labellisation du Ministère de la Transition écologique, qui donne ses lettres de noblesse à la « démarche ÉcoQuartier ». C’est aussi une manière de préciser les contours d’un terme qui peut parfois paraître assez flou, voire synonyme de « greenwashing ».

Dans l’éco-quartier des rives de la Haute-Deule, la réhabilitation de bâtiments industriels

Un éco-quartier,  ce n’est pas un peu de verdure entre deux murs de béton. C’est une zone urbaine où s’entendent mixité sociale, développement économique et préservation de l’environnement. Tout est lié. À Lille, l’éco-quartier des Rives de la Haute-Deûle vient d’être labélisé « étape 4 ». C’est une première pour les Hauts de France. Moitié lillois, moitié lommois, la construction de ce quartier a déjà permis la réhabilitation des bâtiments industriels Le Blan-Lafont, anciens temples de l’industrie textile, en site d’excellence consacré aux Technologies de l’Information et de la Communication. Au patrimoine industriel transformé s’associent biodiversité, espace public et habitat.

« Un quartier en constante mutation »

Sylvain, 28 ans, habite l’éco-quartier des Rives de la Haute-Deûle depuis quatre ans avec sa compagne. Il a acquis son logement grâce au programme « location-accession », un système qui lui permettra d’acheter son appartement après l’avoir « loué », pendant une période au cours de laquelle il verse une redevance au propriétaire. Même s’il n’y passera pas sa vie, il reconnait que « le cadre est très agréable, les espaces verts sont bien construits, on pourrait s’y projeter avec un enfant ». Il ajoute que depuis qu’il est arrivé « beaucoup de choses ont changé, le quartier est en constante mutation ».

Aux habitants de s’approprier le fonctionnement

L’éco-quartier se construit dans le temps long. La deuxième étape de ce projet vient tout juste d’être lancée. Mais au-delà des grues, ce sont surtout les habitants qui métamorphoseront le secteur car un éco-quartier exige des citadins motivés qui s’approprient son fonctionnement.

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