En France, quelques dizaines de structures citoyennes hébergent des exilés. Des appartements, des maisons, souvent gérés par des bénévoles qui montrent que le sens de l’accueil est très vivant. D’anciens bénévoles long-terme ont décidé de proposer un réseau.
Souffler. Se sentir à peu près en sécurité pendant quelques jours. Avoir chaud, pouvoir compter sur un repas. Voila ce que les exilés sur le parcours migratoire vers la Grande Bretagne trouve à la maison Sésame. Une structure, installée dans une commune de moins de 2000 habitants non loin de Dunkerque, non loin de la frontière entre la France et la Grande Bretagne. » Les rares structures d’hébergement proposées par l’Etat sur le littoral ne sont pas appropriées car elles partent du principe que les personnes vont renoncer à leur projet de passer en Grande Bretagne. Or, ce n’est pas le cas. Les exilés n’y mettent donc pas les pieds et en sont réduit à rester dehors, dans la froid et la violence. C’est pour cela que les structures citoyennes sont obligées de prendre le relais. Sinon, il reste les bois et la rue. » explique Marianne Bonnet, qui y a travaillé pendant sept mois comme bénévole long-terme. D’autres lieux d’accueil existent en France à l’initiative de citoyens, parfois pour des accueils à plus long terme, parfois pour des publics plus précis.
Un projet de réseau pour un échange de bonnes pratiques
En prenant un peu de recul, Marianne et d’autres bénévoles, se sont lancés dans un projet de réseau. » Ces structures sont presque toujours dans l’urgence. L’urgence des financements, l’urgence de trouver des bénévoles, constate Pierre-Antoine Gélot, ancien long terme à Utopia 56, en recherche de financement pour une thèse sur les structures d’hébergement et d’insertion pour les exilés. Un réseau pourrait soutenir et permettre un échange de bonnes pratiques. » Les initiateurs du réseau rêvent aussi d’une continuité d’accueil pour les exilés, d’un playdoyer commun, notamment sur le désengagement de l’Etat. A terme, une boite à outil pour soutenir de nouveaux projets.
De la frontière italienne à Calais
Plusieurs associations ont déjà été contactées.
Des lieux pour personnes en transit : Le Refuge Solidaire à Briançon, la Maison Sesame près de Dunkerque, la Maison Mariaskobova ( accueil de femme et d’enfants en situation de grande vulnérabilité) à Calais et la maison Philippe à Calais.
Des lieux pour mineurs non accompagnés : la Casa à Paris; les maisons Utopia 56 à Paris, Tours, Calais; l’école alternative des Monts d’Arrée dans le Finistère
Des lieux de vies mixtes en plus long terme : la Maison Bessouilie à Briançon ( demandeurs d’asile et saisonniers), les co-locations Lazar à Nantes, Paris, Lyon, Rennes, Lille, Toulouse, Bordeaux, Marseille, Sarrians, Valence, Angers, Vaumoise.
Un contact
Pour contacter le Réseau des Maisons Accueillantes: maisonsacceuillantes@gmail.com
Réseau des Maisons Accueillantes <maisonsacceuillantes@gmail.com> |
15 janvier 2022
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