Le Brésil et l’Argentine s’allient pour la protection du Parc national d’Iguaçu

Photo Pauline Moyer. Les visiteurs ont le souffle coupé par la grandeur et la beauté par cette eau qui déferle dans un vacarme assourdissant.

Par Pauline Moyer. On vous a déjà parlé des chutes d’Ignaçu ? Un parc national unique à la frontière entre le Brésil et l’Argentine. Les chutes, et la forêt qui les entoure, abritent un nombre incalculable d’espèces aussi bien végétales qu’animales. Alors que le 13 octobre 2022, l’ONG WWF révèle une baisse dévastatrice de 69% des populations d’animaux sauvages vertébrés en moins de cinquante ans, nous nous sommes intéressés à ce parc unique, en terme de biodiversité, d’espèces endémiques. Ce parc reçoit plus de 3, 5 millions de touristes par an. Le Brésil et l’Argentine se sont donc alliés pour le protéger. Et cela donne déjà de bons résultats, notamment pour le jaguar.

Des centaines d’oiseaux

Quand on se retrouve dans ce parc, on a simplement le souffle coupé. L’eau est partout et déferle dans la Gorge du Diable dans un vacarme assourdissant, en parfait contraste avec le calme apparent du paysage et des centaines d’oiseaux qui évoluent au milieu d’une végétations luxuriante.275 chutes d’eau de 80 mètres de haut qui s’étendent le long de la frontière entre le Brésil et l’Argentine avec un débit global de près de 6 millions de litres d’eau par seconde. Les chiffres sont impressionnants, mais ne suffisant pas à se rendre compte de la grandeur et de la beauté du lieu.

Et d’abord, gérer les foules

Forcément, ce site d’exception, ouvert en 1934, attire énormément de monde : plus de 1,5 million de touristes par an en coté Argentine, et 2 millions au Brésil. Cependant, les effets néfastes du tourisme de masse sont très bien gérés par les deux parcs et ce, grâce à différentes actions. Tout d’abord, à peine 1% du parc est accessible aux visiteurs et le reste est une zone protégée où vivent un grand nombre d’espèces endémiques. Dans cet espace restreint, les déplacements de la foule sont très contrôlés grâce à des passerelles qui constituent le seul point de passage possible. De plus, des trains en Argentine et des bus au Brésil permettent de transporter les foules et d’éviter aux voitures l’accès au parc.

Photo Pauline Moyer. Les passerelles sont les seuls passages possibles.

De bons résultats pour la protection du jaguar


La protection de l’environnement, et de ses habitants à pattes, plumes ou feuille sont au cœur de projets des deux côtés de la frontière. Alors, les scientifiques brésiliens et argentins se sont entendus et travaillent ensemble pour lutter contre le braconnage ou la pêche illégale qui sévissent dans la région. Parmi ces projets, on peut évoquer la protection des jaguars. Le félin avait presque disparu du site dans les années 2010 mais a vu sa population augmenter de nouveau depuis quelques années. La population du parc est étudiée conjointement par des chercheurs des deux pays, grâce à une action de recensement inédite qui fonctionne depuis 10 ans et qui permet de passer au peigne fin 600 000 hectares au sein du parc.
En alliant ainsi le tourisme et la sauvegarde de l’environnement, le parc d’Iguaçu se transforme en un espace idéal pour les recherches mais également pour sensibiliser un maximum autour des dangers qui menacent les écosystèmes. Une sensibilisation de plus en plus urgente.


15 octobre 2022

La population de jaguar a à nouveau augmenté, alors que seulemen 1% du parc est accessible aux visiteurs.
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