« De notre dressing à l’océan », quand une expo réveille un territoire

Au pied des buttes textiles au Ghana. Isabelle Serro Photography

Isabelle Serro est photographe. Sa dernière expo, « De notre dressing à l’océan » raconte comment des millions de vêtements que nous mettons au recyclage, atterrissent sur les cotes de plusieurs pays africains, dont le Ghana. En résidence journalistique dans l’avesnois dans le Nord de la France, Isabelle s’est appuyée sur son expo pour interroger les habitants de ce territoire sur les vêtements dont ils veulent se débarrasser. Cela a suscité une incroyable énergie et une prise de conscience de tout ce qui se fait déjà pour éviter l’énorme pollution des vètements qui ne sous plaisent plus.

Pourquoi les vêtements s’échouent sur les côtes

L’expo raconte le tri des vêtements confiés au recyclage en France. Isabelle a choisi l’exemple du centre de Bruay-la-Buissière dans le Pas de Calais. Puis, le désastreux voyage vers l’Afrique et vers les pays qui acceptent de recevoir nos vieux vêtements. Le Ghana reçoit 160 tonnes de vêtements par jours. Victimes des effets de la surpêche dans le golf de Guinée, la population ghanéenne tente d’obtenir une source de revenus à partir des importations des textiles dits de seconde main. Au fil des années, la qualité de ce textile issu principalement de la fast fashion a énormément baissé, ce qui a entraîné de nombreuses tonnes de déchets dans la périphérie de la capitale ghanéenne qui, lorsqu’elles ne finissent pas dans l’océan, s’échouent sur les côtes. 

Ecris pourquoi tu veux te débarrasser de ce vêtements

L’expo a été confiée au musée du textile et de la vie sociale à Fourmies, dans le Nord . Avec l’aide d’une association d’ Education et de Prévention, un monstre en métal a été construit et placé en face de l’expo. Les habitants du territoire ont été incités à y déposer des vètements dont ils ne voulaient plus en expliquant en quelques lignes pourquoi ils voulaient se débarrasser du vêtement.

Se désabonner des comptes de fast fashion, raconter comment on détricotait les pulls

Isabelle Serro est passée dans les écoles, les structures. Des enseignants ont pris la balle au bond et construit d’autres monstres avec leurs élèves. Une habitante s’est filmée en train de suprimer son compte à un site de fast fashion ( mode à petit prix), des grands-mères ont raconté comment elles détricotaient les pulls pour en tricoter avec de nouvelles formes lorsqu’elles étaient jeunes femmes. Les initiatives de trocs-fringues, de recycleries se sont manifestées. Des jeunes se sont filmés dans leur dressing. L’expo est devenue une caisse de résonnance des élans individuels et collectifs d’un changement de pratique.

Une photo du monstre postée par la directrice de l’éco-musée

L’expo poursuit ses aventures dans le sud de la France dans les prochains mois, notamment à Champniers (16430), salle des lavoirs, du samedi 15 au 22 novembre 2025 organisé par CALITOM, le syndicat de valorisation des déchets ménagers de la Charente. Si cela vous intéresse de la faire tourner, n’hésitez pas à prendre contact avec Isabelle Serro que vous pouvez contacter par mail isabelle.serro@gmail.com.


17 avril 2025, modifié le 22 avril Valérie Le Nigen

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