
Étienne et Johanny, les deux membres fondateurs du projet avec Sadia, la patronne du Café de l’Yser, l’un des établissements intéressés.
Étienne a d’abord initié un tri des déchets, puis un compost « Chez Jeanine« , un restaurant où il travaillait comme cuisinier sur le port du Rosmeur à Douarnenez, dans le sud de la Bretagne. Puis, avec Johanny, ils ont imaginé comment proposer aux restos de la ville d’embarquer leurs déchets alimentaires pour les composter. Avec un vélo et une remorque électrique, un terrain prêté par un particulier et des bacs à compost, ils se lancent dans une phase d’expérimentation. L’association s’appelle « La Collecte ». Ils ont adhéré au réseau Cycl’ organique. Et roule ma poule !
Depuis 2020, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire impose aux restaurants de plus de 50 couverts de trier leurs biodéchets. Dans les faits, ils n’ont
souvent pas de solution. « On s’est aperçu que les restos ne savent pas comment
faire pour se mettre dans les clous. On leur propose donc des bacs et une collecte
une fois par semaine. Ce sera gratuit les deux premières semaines, puis payant à
hauteur de 5 euros le passage. C’est un prix qui pourra être revu à l’issue de notre
expérimentation », explique Johanny. La proposition est aussi valable pour les bars,
les hôtels ou les boulangeries.
Décarboner, prôner les déplacements doux, sans bruit
Difficile de chiffrer l’économie en termes de CO 2 d’une telle initiative mais elle est
conséquente. Actuellement, les déchets alimentaires sont transportés à Concarneau,
à 50 kilomètres de Douarnenez pour être incinérés dans une usine de valorisation
énergétique. « Le rendement énergétique des bio-déchets est nettement inférieur
aux autres matières. Les composter pour enrichir la terre est donc une bien meilleure
solution », ajoute Johanny. Pour cette aventure, Bretagne Transition prête à « La
Collecte » une carriole électrifiée, ce qu’on appelle aussi une « charrette ». Les plans
sont en accès libre. Étienne et Johanny proposeront sans doute à terme un chantier
participatif pour construire leur propre carriole. « Ce projet est aussi issu d’une envie
personnelle d’expérimenter les mobilités douces, sans bruit », sourit Étienne.
Ouverts à d’autres coopérations
À terme, « la Collecte » espère pouvoir salarier quelqu’un, au moins sur un mi-temps.
Un premier bilan sera dressé après quelques semaines d’expérimentation. « On est
aussi très intéressés pour que d’autres bénévoles nous rejoignent. C’est le cas déjà
de Virginia et la porte est grande ouverte. On espère que d’autres personnes vont
s’investir et éventuellement explorer d’autres domaines autours de la collecte »,
précisent les deux trentenaires.
Concrètement : une adhésion à 25 euros, puis deux semaines gratuite (des bacs de
20 litres collectés une à deux fois par semaine), puis 5 euros la collecte (prix
provisoire). Tous les déchets organique sont collectés, cuits ou crus, (y compris la viande), sauf les fruits de mer difficiles à composter.
Contact : 07 69 27 99 38 / mail : lacollecte@proton.me
Pour adhérer, rendez-vous sur helloasso
5 juillet 2025