À Tylos, une île grecque proche de la Turquie, les habitants ont secouru mi-août 2024 un groupe de réfugiés débarqué sur un côté escarpé et montagneux de l’île. Parmi eux, un bébé de 50 jours. Avant l’arrivée des insulaires, les parents ont dû utiliser de l’eau de mer pour préparer son lait. L’enfant, renommé Ionas, devient un symbole de l’hospitalité grecque et de « ceux qui refusent de perdre leur humanité », pour reprendre les termes de Maria Kamma, la maire de l’île.
Les bénévoles ont mis un canot gonflable à la mer
À Tylos, le 17 août, lorsque les autorités ont été informées mi-août de la présence d’un groupe de réfugiés dans la montagne, dans une partie de l’île inaccessible en voiture, ils ont mis à la mer un canot gonflable. Un adjoint au maire et des bénévoles ont embarqué des couvertures de survie, de l’eau et de la nourriture. Arrivés sur place, ils ont découvert un groupe de 36 réfugiés, essentiellement d’Afghanistan. Parmi eux, un bébé de 50 jours. Selon la maire de Tylos, Maria Kamma, les parents ont dû utiliser de l’eau de mer pour le lait, avant d’être secouru.
« Un lieu béni »
Tylos est une île grecque proche de la Turquie, habitée par environ 500 insulaires, habitués aux arrivées d’exilés. Pendant la crise de l’accueil en 2015, la municipalité avait mis en place un programme très innovant d’intégration des migrants, en lien avec le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). Une fromagerie gérée par des réfugiés avait été même été fondée. Les années passent et les habitants de Tylos réussissent à conserver leur sens de l’accueil et de la solidarité. Le sauvetage de ce bébé de moins de deux mois, mi-août 2024, en est le symbole. Sur les réseaux sociaux, la maire a remercié les bénévoles et rendu hommage à son île, « ce lieu béni où les hommes et les fonctionnaires se refusent à perdre leur humanité ».
Valérie Le Nigen, 30 août 2024