A Quimper, dans le Finistère, le collectif « Droit d’Asile » se mobilise depuis plusieurs semaines pour obtenir un toit pour une mère et ses deux enfants. Les militants se sont organisés au coeur de cet été 2024, avec des rassemblements à répétition. Ils font preuve de persévérance et viennent d’obtenir un début de solution. » La mobilisation, ça sert » indique le collectif.
Enfin le droit de travailler
A Quimper, une femme mère de deux enfants de 8 et 11 ans n’a pas de solution d’hébergement et est à la rue. Elle est en procédure de demande d’asile et attendait depuis plusieurs mois une prolongation de titres de séjour. Ce 5 septembre 2024, elle a enfin obtenu un récépissé de trois mois avec le droit de travailler. « Elle s’est rendue immédiatement dans deux agences d’intérim », constate Jean-Pierre Bigorgne, du collectif » Droit d’Asile Quimper Cornouaille ». « Nous manifestons depuis début août pour qu’elle soit hébergée par le 115 avec ses deux enfants. La réponse reste négative, mais en revanche, avec ce droit au travail, c’est un début de solution. Priver les personnes du droit au travail revient à les priver de la possibilité de vivre dignement et de se loger, alors que des employeurs se plaignent de ne pas réussir à recruter. »
» Trop petits pour être dans la rue »
La plupart des militants de « Droit d’Asile Quimper » ont plus de soixante ans et montrent un bel exemple. Lors de l’une des manifestations, ils se sont installés en sit-in devant la préfecture, sur les quais. Ce n’est pas forcement facile, quand on est seulement une quarantaine, sur un axe de circulation dense. Au dernier rassemblement, ils ont entonné une vieille chanson d’Higelin remaniée : » J’suis trop petit pour me prendre au sérieux, trop sérieux pour faire le jeu des grands, assez grand pour affronter la vie, trop petit pour être dans la rue. » Dans le sud Finistère, plusieurs familles sont actuellement menacées d’être mises à la rue des hôtels qui les hébergent via le 115. La femme qui vient d’obtenir ce droit de travail pour trois mois, n’a toujours pas de solution d’hebergements. Selon le sixième baromètre de l’Unicef France et de la FAS, 2 043 enfants sont contraints de dormir à la rue. Ce chiffre est basé sur le nombre de personnes qui ont appelé le 115, mais dont la demande a été refusée. En Bretagne, selon la FAS, 65 enfants sont concernés.
8 septembre 2024
Valérie Le Nigen