Lutter contre les préjugés qui ferment l’accueil aux exilés

Vous voulez vous remettre en tête quelques infos pour lutter contre les préjugés sur les migrants? On va essayer de vous aider à être courts et efficaces!

Y a -t il un risque d’invasion si l’on ouvre les frontières?

Dans le passé, les régularisations importantes de migrants en situation irrégulière ( 5 millions aux Etats Unis en 2014, 600 000 en Espagne en 2005, 500 000 en Italie en 2006) n’ont pas provoqué d’augmentation significative du nombre de migrants clandestins. L ’ouverture des frontières au sein de l’Europe de Schengen, non plus.

Pourquoi ? Généralement, les migrants préfèrent chercher asile dans des pays voisins des leurs : les syrien.nes en Turquie ou au Liban, les Afghan.ne.s au Pakistan ou en Iran, les soudannais.es. en Ethiopie. D’ailleurs en 2020, 86% des personnes réfugiées dans le monde ont été accueillies dans un pays à bas revenu ( source : guide de la Cimade pour lutter contre les préjugés 2022).

« On n’a pas les moyens d’accueillir plus »

Autour de vous, des personnes pensent qu’ « on n’a pas les moyens d’accueillir plus »? Pourtant, en économie, plus il y a de personnes, plus il y a de demandes en nourriture, biens, services, et donc emplois pour y répondre. Qu’elles soient en situation régulière ou non, les personnes étrangères travaillent, paient des impôts et des cotisations sociales, ce qui profite à l’ensemble de la société. Ce ne sont pas les plus pauvres qui migrent, car migrer coûte cher. Alors, oui, on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais la question de l’accueil ne se pose pas dans ces termes puisque les personnes qui fuient  » la misère » ne souhaitent pas, et n’ ont pas les moyens de venir.

En quoi les migrants peuvent être une richesse pour la France?

Selon l’Insee (enquête emploi 2019/ infos migrations N° 98, ministère de l’intérieur, juin 2020) , les primo-arrivant.e.es sont plus diplomé.e.s que la population française dans son ensemble. En 2019, 20% de la population française était diplômée du supérieur alors que c’est le cas de 35% des femmes et de 25% des hommes primo-arrivant·e·s (en France depuis 5 ans).

Rester une nation accueillante, une nation des droits de l’Homme, pourrait redonner de la fierté aux français.e.s, non ?

Les français plus accueillants qu’on ne voudrait le croire ?

Les français ne veulent pas accueillir ? Ce n’est pas si sûr. Selon un sondage effectué pour Amnesty International en 2016, 83% des français interrogés sont d’accord pour accueillir les personnes fuyant la guerre ou les persécutions. L’enquête demandait aux personnes interrogées : « Jusqu’où seriez-vous prêt-e à aller pour accueillir des gens fuyant la guerre ou des persécutions ? Seriez-vous prêt à les accueillir dans votre pays ? » Ce sondage a été réalisé auprès de plus de 27 000 personnes par le cabinet de conseil en stratégie GlobeScan. Certes, ce sondage commence à dater. Et les plus récents sondages montrent un repli de l’opinion publique. Les français sont plus enclins à accueillir des ukrainiens que des personnes originaires d’Afrique. Mais, il reste intéressant et laisse entrevoir une possibilité d’évolution de l’opinion publique.

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28 juin 2022. mise à jour 10 janvier 2023 Valérie Le Nigen

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