Quand la langue des signes rend plus joyeux un festival

Djenebou et Vincent, deux bénévoles du festival de Douarnenez, en train de parler d’écologie.

A l’accueil du festival de cinéma de Douarnenez, Djenebou répond à votre question en vous montrant son smartphone. C’est évidemment tout aussi efficace que si elle vous avait parlé mais c’est une des particularités de ce festival : l’intégration des sourds et malentendants dans les équipes de bénévolat à tous les postes. Année après année, de plus en plus de festivaliers se mettent à signer. A minima pour commander un verre. Et ce partage rend encore plus joyeux ce festival de fin d’été.

Même le fest-noz est traduit en langue des signes

 » En 2009, le festival a invité le monde des sourds », explique Laure Boussard, qui coordonne une équipe d’une vingtaine d’interprètes bénévoles.  » Mais on s’est aperçu que l’on traduisait la langue des signes française pour les entendants mais pas le contraire. Alors peu à peu, on est monté en puissance. Aujourd’hui, presque tous les films, conférences, palabres, concerts sont traduits en langue des signes, de sorte de les sourds et malentendants se sont passés le mot et viennent de toute la France pour retrouver des copains ou rencontrer de nouvelles personnes. Pour cette édition 2023, dès la première soirée du festival, le ton est donné : une interprète est sur scène pour traduire le fest-noz. Du breton en langue des signes, avec un style très  » dansé ».

Commander au bar en apprenant quelques signes

Jérôme vient de Lille depuis plusieurs années. Il est bénévole au bar :  » C’est très puissant ce qui se passe ici. C’est simple et fluide. » Sur le bar, des affichettes expliquent grace à des dessins comment commander les boissons les plus courantes. «  Morgane est l’une des clientes :  » oui, c’est facile de se rappeler comment commander un cidre ou une blanche. » Elle cherche dans son souvenir sans avoir besoin de regarder les flyers. « De mémoire, c’est un doigt tourné sous l’oreille droite pour « cidre ». C’est simple et c’est sympa ! » Une autre festivalière s’inquiète un peu: « comment vais-je expliquer que je veux récupérer un euro de consigne en rendant mon gobelet ? Quelques minutes plus tard, elle revient souriante :  » Aucun problème ! »

Les affichettes sur le bar.
Jérôme et Vincent en pleine discussion près du bar.

Marine vient de Brest et est traduite par Yohann :  » je viens depuis quatre ans de façon irrégulière, mais à chaque fois, je viens un peu plus longtemps. Ce festival correspond à mes valeurs. Et c’est joyeux de voir les sourds et les entendant se mélanger. »

Un niveau d’intégration probablement inédit.

27 août 2023

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