Un château pour rêver : La Colporteuse dans les Deux Sèvres 

L’entrée de La Corlporteuse. Anaïs Malardé.

Par Anaïs Malardé. Des pièges à ennui ? Des idées et un lieu pour créer un monde meilleur? Dans les Deux Sèvres, l’association La Colporteuse revisite l’histoire du château du Seigneur Radulphe de Sanzay. La légende raconte une histoire de colporteurs qui y auraient installé ces fameux pièges à ennuis pour y ramener de la vie. Depuis 2007, l’association a construit un univers où elle invite chacun à s’autoriser à rêver, à développer ses idées, à expérimenter et à travailler de ses mains. Un bar associatif, un école de la transition écologique, une savonnerie… Les 10 salariés dynamisent le lieu. Et cela donne un nouvel élan à un territoire rural.

Un lieu « pour rêver les yeux ouverts »

La Colporteuse est une association qui a vu le jour dans les Deux-Sèvres, sous l’impulsion de trois jeunes. Dès le début, l’idée était d’ouvrir un lieu permettant « d’accueillir les gens à bras ouverts pour leur permettre de rêver les yeux ouverts », se souvient Guillaume, animateur en agroécologie et coordinateur pédagogique. Ce lieu déniché pour ce projet est incroyable : c’est le château de Sanzay, à l’abandon depuis 2006, porteur d’une légende transmise par tradition orale : des colporteurs, ces marchands ambulants, auraient posé leurs valises au château et y auraient installé des pièges à ennuis pour ramener de la vie dans ce lieu où le pauvre Seigneur Radulphe de Sanzay « s’ennuyait à en mourir »… L’ association s’en est inspiré et a grandi. Aujourd’hui, dix salariés, colporteurs des temps modernes, continuent à chasser l’ennui et à faire vivre ce lieu de rencontre, « animé par les valeurs de l’éducation populaire, permettant à chacun de s’épanouir, de s’exprimer », explique Guillaume.

Travail du bois, du métal, apiculture, savonnerie…

Si les récits contés par les colporteurs ouvrent les imaginaires, les activités proposées au château apportent des savoir-faire très concrets : travail du bois, du métal, projets d’aménagement et chantiers participatifs, jardinage agroécologique, apiculture, savonnerie… Les cinq maisons qui structurent l’association (direction, accueil, jeunesse, apprentissage et biodiversité) offrent ainsi la possibilité de découvrir, d’échanger, d’expérimenter, d’initier de nouveaux projets, de créer, « à travers des ateliers pratiques collectifs, tournés autour du réemploi, du jardin agroécologique, de bons repas et de moments de convivialité ». Le tout « dans le respect de notre recette du bien-vivre ensemble » précise Guillaume.

Un bar associatif, un village « en bullant », des pièges à ennuis…

La Colporteuse c’est aussi quelque 400 adhérents, une quarantaine de bénévoles actifs, un dépôt de producteurs, un bar associatif, un village ambulant et des événements organisés tout au long de l’année. De quoi créer une réelle dynamique sur un territoire rural et encourager la population à s’investir dans la vie locale, à créer du lien. L’association est d’ailleurs reconnue comme centre socioculturel et tiers-lieu. Elle contribue à la fois à la création de nouvelles activités économiques sur le territoire tout en ayant une utilité sociale, qui se traduit par exemple par l’accueil de jeunes de la mission locale, lors de stages thématiques de plusieurs jours. Pour Guillaume, la Colporteuse est « une fabrique d’initiatives citoyennes qui prône le partage et la coopération, dans le respect de l’humain et de la nature.».

École de la transition écologique

En tant que tiers-lieu, la Colporteuse est également un acteur important de la transition écologique. A ce titre, elle fait partie, depuis 2022, du réseau des écoles de la transition écologique (Etre). Il s’agit de « proposer des formations gratuites, pratiques et manuelles autour des métiers verts et verdissants », d’après le site du réseau Etre. A la Colporteuse, plusieurs stages thématiques par an, d’une à quatre semaines, sont proposés à toute personne « en recherche d’orientation ou en reconversion professionnelle, qui souhaite s’engager dans un parcours de redynamisation et de découverte ».

On a testé et c’est un bel exemple de lieu joyeux, dynamique, ouvert. A recommander.

Le village En Bullant. Anaïs Mallardé
De l’espace pour créer. Anaïs Malardé

Pour plus d’informations : Lacorlporteuse.net et Etre, les écoles de la transition

26 mai 2023

Partager :