Ces plongeuses restaurent les coraux : essentiel pour la vie

L’une des plongeuses, Chloé Fournier Mottet avec des coraux prêts à être réimplanter.

Par Valérie Le Nigen. A Utila, une île paradisiaque du Honduras, dans l’arc des Caraïbes, des plongeuses se sont lancées dans la restauration de coraux. Elles font grandir des fragments de coraux d’espèces résistantes au SCTLD, une maladie qui décime les récifs. On sait que les récifs de corail ont un rôle fondamental. Ils abritent les nurseries, filtrent les océans, abritent des algues qui absorbent le CO2, protègent les côtes de la houle et des tempêtes. Bref, ils sont essentiels.

Scientifiques, boulangère, des plongeuses de différents horizons, engagés sous l’eau

Chloé Fournier Mottet est lilloise et est partie en 2017 parcourir le monde à la recherche d’un chouette endroit pour s’installer comme boulangère pâtissière. C’est à Utila, une île du Honduras qu’elle a posé son sac à dos. Et évidemment, elle a mis la tête sous l’eau, et passé le diplôme de Divemaster.  » Des plongées magnifiques ! Merveilleuses. Et puis j’ai rencontré Jemma Aitken, Daniela Meijia, des scientifiques qui observaient que le SCTDL, le Stony coral tissue loss disease, l’une des maladies qui attaquent fortement le corail déjà affaibli par le réchauffement climatique et la pollution, était arrivé sur les récifs d’Utila. C’était fin 2020. Mes amies ont mis en place un programme de pépinière pour restaurer le corail. » Chloée vit de ses pains et pâtisseries et a intégré l’équipe de plongeuse qui se bat pour sauver les récifs.

Recueillir des fragments de coraux pour les faire pousser dans une pépinière

Elles ont installé sous l’eau des pépinières, qui ressemblent à des antennes. Ce sont des arbres en plastique, matière la plus adaptée pour résister sous l’eau. Elles collectent des fragments de coraux, essentiellement des cornes de cerfs et des cornes d’élan, qui sont en voie de disparition mais qui sont plus résistants à cette fichue maladie, le SCTDL, apparu au large la Floride en 2014 et qui progresse dans l’arc corallien.  » Nous recueillons des fragments et les installons sur les arbres, en les surveillant toutes les semaines, en nettoyant ce qui peut gener leur croissance, les algues, sédiments et autres prédateurs qui s’y déposent. Il faut six mois pour que le segment soit suffisamment grand pour le réimplanter à proximité de l’endroit ou il a été recueilli. On cherche alors un substrat dur non-sablonneux, on nettoye la roche avant d’y implanter les fragments de coraux en utilisant un époxy marin qui les fixer sur trois points. Ca tient le temps que les polypes se développent et recréent leur propre attache. » Et ça marche!

Un corail victime de SCTLD. Crédit: Chloé Fournier-Mottet.

Le corail, essentiel pour la vie

Les coraux abritent les nurseries, filtrent les océans, abritent des algues qui absorbent le CO2, protègent les côtes de la houle et des tempêtes. Bref, ils sont essentiels.  » On peut comparer leurs rôles à ceux des forêts sur terre. » poursuit Chloé.  » Notre programme de restauration est à petite échelle, mais il marche bien! « 

Les plongeuses d’Utila réimplantent des fragments de coraux. Crédit: Chloé Fournier-Mottet.

17 septembre 2023

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