A 21 ans, elle tient une friperie à Paris en cherchant un équilibre économique sans pousser à la conso

Photo Orianne Gendreau

Par Orianne Gendreau. Margaux, 21 ans, a ouvert sa friperie il y a un an, rue Notre-Dame de Nazareth à Paris et l’a appelé « AcidViolette ». Centrée sur la mode des années 2000, thème très en vogue chez les jeunes, elle propose une alternative plus éthique aux 15-25 qui refont leur garde-robe. “Pour moi cette génération est la plus à même de se tourner vers les marques de fast fashion comme Zara ou Bershka, explique-t-elle, je souhaite montrer que les friperies peuvent être une réelle alternative”.

Etre conscient que la seconde main peut pousser à surconsommer

Comment réussir à conjuguer une mode éthique et écologique et un modèle économique viable ? C’est une des grandes questions que se pose Margaux qui a très souvent fréquenté des friperies durant son lycée et affirme qu’à l’époque, la seconde main et les petits prix la poussait à surconsommer. “Je me souviens que ma grand-mère en me voyait rentrer les bras chargés de sacs Guerrisol (chaîne de friperie très répandue) et me reprochait de sermonner la fast fashion mais d’acheter beaucoup plus de vêtements que je n’en portais”. Dans sa friperie, Margaux a donc fait le choix de prix abordables sans être dérisoirement bas, pour que les clients choisissent quelques pièces phares et de bonne qualité. Sans abus.

Des média verticaux

Pour ce qui est de la publicité, Margaux n’en fait pas réellement, elle s’adapte aux gens de son âge en utilisant les médias verticaux comme Tiktok et Instagram. Et si elle n’a pas réalisé que cela pouvait être une forme de « brand content » ( des contenus éditoriaux pour fédérer les clients autour des valeurs positives de la friperie et la démarquer de la concurrence), Margaux se justifie : “pour moi Tiktok permet de mettre les friperies à la mode, il devient plus “stylé” pour les jeunes de s’habiller en friperies que sur Shein ( géant chinois de la fast fashion )”.

« Je ne commande jamais en ballot »

Enfin, tous les produits de la boutique sont soigneusement choisis. “Je ne commande jamais en ballot, je préfère me déplacer et je fais du picking (aller dans les grands stock de vêtement pour les sélectionner), je sais qu’ils partiront et s’ils ne partent pas, je les revends à la Braderie”. Ainsi, même si les revenus de Margaux dépendent de ses ventes et de la consommation des clients, elle ne perd pas de vue sa démarche de participer à une mode et une consommation plus écologique.
D’autant plus qu’à ses yeux la mode reste une des entreprises les plus polluantes au monde (20% des eaux usées et 10% des émissions carbone dans le monde).

AcidViolette, métro République à Paris.

12 octobre 2022

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