Ce cheval, petit et râblé, rappelle les représentations de chevaux datant du paléolithique. Il a été « découvert » en Mongolie par un explorateur russe, Nicolaï Przewalski à la fin du XIX° siècle. Mais à force d’être capturé pour les zoos, il s’est éteint à l’état sauvage au milieu du XX° siècle. Comme il souffrait de consanguinité (la vie en zoo, ça n’aide pas!), il a été
considéré comme menacé d’extinction. Dans les années 1960, il a été réintroduit en Lozère, en semi-liberté. Puis, des programmes de réintroduction ont été réalisés en Chine et en Mongolie, l’habitat historique. Et ça a marché !
Dans le soleil couchant du Causse Méjean
Sur le plateau calcaire du Causse Méjean en Lozère, 400 hectares d’enclos sont réservés aux troupeaux de chevaux de Pzrewalski. Dans ces paysages grandioses, ces chevaux ont
retrouvé de l’espace et de bonnes conditions de reproduction. En 2004 et 2005, des chevaux ont été réintroduits en Mongolie, dans leur zone d’habitat historique. Mais le troupeau de Villaret en Lozère reste comme réservoir génétique et support pédagogique pour sensibiliser à la protection de la nature. Toutes les semaines, vous pouvez accompagner un membre de l’équipe pour approcher les chevaux lors de stages. Il est aussi possible de les voir, de loin, juste en restant sur la route qui longe l’enclos.Aucune garantie, mais on vous conseille d’y aller le soir, avec des jumelles. Et si vous n’en voyez pas, vous aurez profité d’un
coucher de soleil sur le Causse. Et ça, c’est déjà très agréable.
Concilier la préservation
du sauvage avec les
humains
C’est l’association Takh, créée en 1990, qui pilote ce projet en Lozère. Takh est le nom que les Mongols donnent à ce cheval sacré à leur yeux . Il signifie « esprit». L’ association explique qu’elle vise à concilier la préservation du sauvage avec les humains plutôt que la nature vierge sans Humain. Son objectif est donc de faire sortir les chevaux de Pzrewalski de leurs enclos. A Khomyn Tal en Mongolie, les chevaux sont dans un enclos de 15 000 hectares, mais le projet vise à les faire retrouver un jour la liberté. Ils seront donc susceptibles de rentrer en compétition pour le fourrage avec les troupeaux des éleveurs locaux et risquent de s’hybrider avec les chevaux domestiques. Ce sera alors à la population mongole sur place de décider comment gérer cette cohabitation. En attendant, le cheval de Przewalski n’est plus
menacé d’extinction mais seulement en danger. Et vit déjà de façon semi-sauvage. Chouette, non?
A visiter : le centre des chevaux de Przewalski, Le Villaret, en Lozère. Possibilité d’observer juste par soi même ou de prendre un guide ( 55 euros). D’autres formules sont possibles. Toutes les infos sur le site de Takh
Le 4 septembre 2022