Une éco-école au Sénégal

Arthur, l’un des éco-elèves, apprend très concrètement la permaculture.

Dans le collège Boukitingho en Casamance au Sénégal, une majorité des 285 élèves participent à une éco-école. Au programme : chasse au plastic et permaculture. A court terme, le projet est ralenti par une panne de la pompe qui permet d’arroser plus facilement, mais l’apprentissage continue malgré tout, avec des projets pour que les élèves puissent à terme, financer eux-même leurs futures études, loin de la commune rurale d’Oukout.

D’abord chasser le plastic

 » Les programmes scolaires ont des chapitres consacrés à l’écologie mais ils sont insuffisants. Seuls les élèves qui iront en faculté des sciences et département de géographie abordent sérieusement les questions de protection de l’éco- système, » explique Mamadou Laminé Djiba, prof d’histoire-géo et fondateur de l’éco-école. Au CEM Boukitingho, les élèves ont entre 12 et 16 ans. On a commencé en 2018, avec des causeries autours des sachets plastics qui trainaient partout. On a réfléchi à comment faire pour reboiser la cour de récréation, alors qu’on n’avait pas un seul franc. Chaque enfant a amené des fruits, on a suivi le processus de germination et réussi à planter des arbres. »

Des fruits et légumes sans pesticide prisés par les touristes

« Via Michèle, une française qui m’ proposé un échange sur l’expérience, j’ai rencontré Miguel, un portugais qui m’a dispensé une courte formation en permaculture. Et on s’est lancé dans la construction de buttes pour semer des légumes. » poursuit Mamadou. Courges, salades, aubergines, la récolte a été excellente.  » Le sol de l’école est pauvre, mais grâce à la permaculture, les résultats ont été extraordinaires. » Les enfants se sont aussi investis en récupérant les fientes de poulets élevés à la maison et en parrainant chacun un arbre. Ils ont parlé à leur parents de l’intérêt de la permaculture et de l’arrêt des produits chimiques. Les touristes de la station balnéaire de Cap Skirring, à 12 kilomètres de là, ont commencé à venir acheter des fruits et légumes, intéressés par des produits sans pesticide.

La pompe actuellement en panne

 » On a commencé à s’auto-financer, poursuit Mamadou et, avec l’aide d’une association hollandaise (ici), on a investi dans un forage et une pompe. » Pendant l’année scolaire 2020/2021, les éco-élèves ont créé des buttes circulaires et la récolte a été tout aussi extraordinaire que l’année précédente. Cette année, la pompe est en panne. Le projet se poursuit, mais l’éco-école cherche de l’aide pour la faire réparer ou la changer.

Maïmouna Diop, la présidente de l’éco-école Boukitingho.

Des projets dans les villages pour financer les futures études

L’équipe de l’éco-école propose aussi aux élèves de les aider à mettre en place de petits projets dans les villages, par groupe de trois ou quatre. L’ idée est d’essayer de produire dans les villages et de mettre de côté pour financer de futures études, probablement à Dakar. Ce projet s’appelle  » La main verte de l’élève. »

La mise en place des buttes pour cette nouvelle saison.

Où exactement? Le Collège d’Enseignement Moyen, Cem Boukitingho est situé sur la commune de Oukout, département de Oussouye, à 12km du Cap Skirring, une station balnéaire, l’un des lieux les plus touristiques du Sénégal.

Pour aider l’éco-école, contacter Mamadou Laminé Djiba, par mail: djiba.mamadoulamine@gmail.com ou via facebook

Le 15 décembre 2021

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