Voyager en voilier stop : une pratique qui se développe

Simon a embarqué un saxophone peu encombrant pour son périple en bateau stop.

Comment continuer à voyager en limitant sa production de carbone? Tout déplacement engendre un dégagement de gaz à effet de serre mais éviter l’avion permet de réduire son empreinte carbone. Léa, ingénieure de 29 ans, a fait le choix de voyager lentement, en cherchant des embarquements en voiliers. Elle est partie un an jusqu’en République Dominicaine. Simon a aussi rejoint l’Amérique Latine en bateau stop en partant de Lorient en Bretagne. Des expériences… et des conseils.

« Privilégier les skippers qui n’ont pas de contraintes de temps« 

Léa à bord d’un des voiliers de son périple.

Léa Bourgès a passé huit mois en  » bateau-stop », des Canaries à Saint Martin aux Antilles, puis sur plusieurs îles des Caraïbes, et notamment en République Dominicaine où elle a pratiqué du woofing dans une structure de reboisement. Le woofing, c’est l’acronyme de Word Wild Opportunities on Organics Farms autrement dit l’échange de coups de main contre de la nourriture et de l’hébergement. Pour se déplacer, elle a choisi la voile pour des questions d’écologie :  » Je suis issue d’une famille blanche, privilégiée. J’ai 29 ans et j’ai déjà pas mal pris l’avion. J’ai donc eu envie de faire autrement. Finalement, je pense que le bilan carbone de ce voyage est assez similaire à un voyage classique car j’ai embarqué sur des voiliers en convoyage. Les skippers avaient des contraintes de temps et faisaient pas mal de moteur. S’il y a donc un conseil à donner, c’est de privilégier les skippers qui n’ont pas de contraintes de temps. »

« Le mieux est de ne pas avoir d’objectif précis »

Léa souhaitait aller à Cuba mais finalement, elle est restée en République Dominicaine.« Le mieux est de ne pas avoir d’objectif précis » sourit-elle, en se remémorant la qualité de l’accueil sur l’île.  » Même les hôtels m’ont permis de camper sur leurs terrains. Quand on sort des pays occidentaux, il y a un vrai sens de l’accueil. » En revanche, elle conseille de privilégier les embarquements via des sites sécurisés comme vogavecmoi.com. Ces sites incitent à une navigation test avant le grand départ, notamment pour limiter les risques d’agressions sexuelles.« Les risques sont réels. Les conseils donnés par ces plateformes sont donc à prendre très au sérieux. » rappelle Léa.

Simon a cherché des embarquements en allant de mouillage en mouillage en planche de surf

La recherche d’embarquement peut aussi se faire sur l’eau. Simon Creachcadec, musicien de 32 ans, a lui aussi pratiqué le bateau stop pour rejoindre l’Amérique Latine. Sa première traversée l’a mené de Lorient aux Canaries. « Pour la suite, j’ai mis de petites affiches dans la marina. Puis, comme ça ne donnait pas grand chose, j’ai emprunté une planche de surf à l’auberge où j’étais hébergé. Et je suis passé d’un voilier à l’autre, pour demander si les équipages avaient de la place pour un équipier supplémentaire. » Simon a fini par trouver un embarquement et à gagner les Antilles. « Embarquer avec des gens qu’on ne connait pas est une expérience assez incroyable. Mais surtout, les quarts de nuit permettent d’être seul avec les étoiles, au milieu de l’océan et de réfléchir. J’ai vécu à 100 à l’heure ces dernières années. Cela fait du bien de prendre le temps. », conclut Simon.

12 août 2024

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