On parle de plus en plus souvent de iel. C’est un pronom comme il et elle, destiné aux personnes qui ne se reconnaissent pas, ni dans le genre masculin, ni dans le genre féminin.
Son utilisation progresse au quotidien, au point que le dictionnaire Le Petit Robert a décidé de l’intégrer dans sa sélection annuelle de nouveau mots dans son édition numérique. D’après un sondage Ifop paru à l’automne 2020, 22 % des 18-30 ans déclarent ne pas se reconnaître dans le schéma » fille ou garçon ».
Utilisé en douceur dans un atelier de chant
Et son usage progresse. Dans le Finistère, Manon commence ses ateliers de polyphonie en proposant à chacun de se présenter. Dans le cercle, une trentaine de personnes venues chanter des chants du monde. Elle propose à chacun de « donner son prénom et précise si l’on préfère être désigné par il, elle ou iel ». Le premier jour, des sourcils interrogateurs se lèvent. Et dans le cercle, certain(e)s étonnent par leur réponse. Et l’on passe au chant sans plus de commentaires. D’un atelier à l’autre, chacun(e) fait son chemin. Interrogée par unmondemeilleur.info, Manon explique : » Je crois que chaque personne a le droit de choisir le genre auquel iel se sent appartenir. Dans mes cercles amicaux, on se présente de plus en plus souvent naturellement par notre prénom et par un pronom, pour informer tout le monde comment on préfère être appelé. »
Plus de tolérance
Cette pratique du pronom interroge sur l’identité, le genre et la sexualité. Ce n’est pas parce qu’on nait avec un vagin ou un pénis que l’on se ressent homme ou femme. Iel ouvre des questions de définition avec des contours différents pour les uns et les autres. Des interrogations sur les processus qui nous amènent à nous reconnaitre, ou non, dans notre sexe biologique et la manière dont notre psychisme les gère. Mais avec peu à peu, plus de possibilités, de tolérance et d’ouverture d’esprit.
des passeports avec un genre X aux Etats Unis.