
Adieu cadeaux de Noël indésirables, vieux meubles oubliés à la cave et vêtements bien trop portés. Geev, une application de dons d’objets, permet aux donateurs de se débarrasser de leurs encombrants ou de trouver la perle rare pour ceux qui cherchent.Un peu comme Leboncoin.fr, mais seulement pour donner. Geev permet aussi de quantifier les économies de carbone. Rencontre avec l’un de ses co-fondateurs, Hakim Baka.
«Vous avez économisé 8 euros et 2 kg de CO2. »
Fond jaune orangé, quatre lettres blanches, le logo de Geev se fait petit à petit une place sur les écrans de téléphone puisqu’on compte aujourd’hui plus de 6 millions d’utilisateurs. Les plus addicts avouent scroller un certain temps avant de trouver ce dont ils ont vraiment besoin. Il suffit alors de quelques messages et d’une visite chez le donneur (qu’on appelle le geever ) pour collecter l’objet qui nous faisait de l’œil. À la fin, l’application vous renseigne : « vous avez économisé 8 euros et 2 kg de CO2. » L’ appli travaille avec Greenly, une entreprise de calcul d’empreinte carbone. Chaque objet posté voit son empreinte carbone calculée en fonction de plusieurs critères renseignés par le donneur (degré d’utilisation, marque de l’objet etc;). Greenly mesure ainsi l’empreinte carbone évitée quand on récupère un objet.
« Les associations ne peuvent pas gérer tous les dons du monde. »
L’entreprise a été créée au printemps 2017. « On s’était rendu compte que c’est très compliqué de donner une seconde vie aux objets du quotidien », explique Hakim Baka, l’un des deux co-fondateurs. « Le don existe, par l’associatif, mais a une certaine limite, les associations ne peuvent pas gérer tous les dons du monde ». Alors Hakim Baka et Florian Blanc se sont inspirés des marketplaces ( les plateformes de vente en ligne) et ont eu envie de digitaliser le don.
« On n’est pas les ayatollahs d’une société sans argent. »
Sur Geev, tout se donne : du mobilier aux vêtements en passant par la nourriture. « Le don est très attractif, on ne se prend pas la tête avec la valeur des choses et les gens ont l’impression de faire l’affaire du siècle » explique Hakim Baka. Geev se positionne non pas comme une alternative mais comme un complément du système car « le don, qui focalise sur l’usage, doit venir en complément de l’argent, qui focalise sur la valeur ». Hakim Baka reprend : » On n’est pas les ayatollahs d’une société sans argent. Mais si on avait une logique de remise en circulation des objets plus récurrente, on consommerait moins de ressources. »
Sur l’impact écologique, Geev a pensé encore plus loin. Contrairement aux plateformes classiques de ventes de seconde main, l’application exclut tout système de livraison. Les utilisateurs doivent se rencontrer pour échanger. Un cercle local qui permet de réduire l’empreinte carbone aux seuls déplacements des utilisateurs tout en créant du lien social. Car donner est à la portée de tous, il y a de tous les profils sur l’appli.
Geev shops et service aux entreprises
Outre l’application de dons d’objets, la start-up aide les professionnels du mobilier à développer leur service de réemploi et fait connaitre ses Geev shops, magasins de dons éphémères, à travers un véritable tour de France. Sur le même principe que l’application, les gens peuvent donner et récupérer, mais cette fois dans un espace physique dédié. Une manière pour le cofondateur de « s’ouvrir un nouveau public et de casser certains clichés sur le réemploi ». Si vous voulez tester, Geev est à portée de seulement quelques clics.
Élène Saliou
8 décembre 2025
Geev en chiffres :
- Plus de 6 millions d’utilisateurs inscrits sur la plateforme
- 60 millions d’objets donnés sur la plateforme depuis 2017
- 250 millions de tonnes de carbone économisés
- 170 millions d’euros économisées






